Le moment est arrivé, Philippe déclenche l'appel pendant que Sélène appuie sur le bouton de l'interphone. Quelques secondes plus tard, ils entendent un grésillement et une voix leur demande qui ils sont et ce qu'ils veulent. Philippe répond qu'ils sont perdus, que leur voiture est en panne et qu'ils aimeraient juste pourvoir téléphoner. On leur répond que c'est une propriété privée et que personne ne peut entrer sans autorisation du propriétaire. Philippe insiste, il dit qu'ils sont à des kilomètres du premier village et que sa femme est avec lui, qu'elle est enceinte et ne doit surtout pas se fatiguer. Sélène le regarde d'un air interrogateur, mais ça marche, on leur dit d'attendre quelques instants quelqu'un va venir.
S- Pourquoi t'as changé le plan?
P- C'est venu comme ça, ça m'a semblé plus crédible et en plus ça nous donne une bonne raison d'entrer quelques minutes. Alors n'oublie pas, tu es enceinte, “Chérie”!
S- Oui, eh bien, n'en profite pas, s'il te plait, “Mon lapin”
P- Non pas “Mon lapin”, j'ai horreur de ses petits noms d'animaux ridicules!
S- Tant pis pour toi, t'avais qu'à y réfléchir avant de me mettre enceinte!
Quelques instants plus tard, deux personnes arrivent à la grille et leur réexplique qu'en général personne ne peut entrer sans avoir reçu une invitation exprès du maître des lieux. Mais qu'au vu de leur situation, il accepte de faire une exception. On les emmène dans un petit bâtiment pas très loin de l'entrée, mais éloigné du bâtiment principal qu'ils ne font qu'entrevoir au loin derrière des arbres. Il doit s'agir d'une petite maison de gardien. On leur indique le téléphone, l'un des deux “gardiens” propose une chaise et un verre d'eau à Sélène qui accepte. Philippe fait semblant de téléphone à un ami pour qu'il vienne les chercher à la résidence, mais le second gardien intervient en disant qu'il faudra qu'il les retrouve à la voiture. Sélène essaie de poser des questions sur le propriétaire, mais rien à faire, ils restent muet et moins de 15 minutes après avoir franchie la grille, ils sont à nouveau à l'extérieur. Mais avant ilsont pu apercevoir le système de sécurité, il n'a vraiment rien de rassurant, que l'on veuille entrer ou sortir. Tout cela ne fait qu'accroître leur inquiétude au sujet d'Audric.
Philippe et Sélène vont retrouver Marc et Jo afin de réfléchir à ce qu'il vont pouvoir faire maintenant. Après débat, ils décidèrent, sans conviction, d'aller voir la gendarmerie du coin. Après avoir exposé la situation au responsable présent, on leur expliqua qu'Audric étant majeur et n'ayant aucun éléments laissant pensé qu'il soit en danger immédiat ou même seulement qu'il soit effectivement dans cette propriété, la gendarmerie ne pouvait pas intervenir. Quand Sélène voulu leur montrer le récepteur qui recevait le signal de l'émetteur que portait Audric, elle s'apperçu qu'il ne recevait rien, pas un signal faible, juste rien. Ce qui ne pouvait signifier que deux choses, soit l'émetteur n'était plus dans la zone de réception, soit il était hors d'état, pour une raison ou une autre. Dans tous la cas, c'était très mauvais. Le gendarme leur dit que cela ne changeait rien au problème et que même en déclarant Audric disparu, ils n'auraient aucun droit d'entrer sur une propriété privé sans indice sérieux. Retour au point de départ.
Ils regagnèrent leur petit hotel pour manger et réfléchir encore et revoyant tous les éléments en leur possession, c'est-à-dire pas grand chose. Après avoir mangé, ils s'intallèrent dans le salon de l'hotel.
Après plus d'une demi-heure de discussion:
M- Si seulement on pouvait savoir s'il est toujours là-bas, juste le voir.
J- (se levant d'un bond) Bon sang, pourquoi je n'y ai pas pensé plus tôt! Pour le moment, on a juste besoin de pouvoir regarder dans la résidence.
Les autres restent interloqués, ne comprenant pas où il veux en venir.
J- Je sais quoi faire, mais il faut faire exactement ce que je vais vous dire.
Tous acquiessent
J- Je vais dans ma chambre et y rester une heure peut-être deux. Surtout ne me dérangez sous aucun prétexte, quoi qu'il arrive. C'est bien compris.
S- Oui mais tu vas faire quoi?
J- Je vous le dirais tout à l'heure, je ne veux pas perdre de temps.
Sur ces mots, il monte dans sa chambre, laissant les autres à leurs interrogations.
Jo redescend environ une heure et demi plus tard. Il à l'air épuisé et inquiet.
J- J'ai vu Audric, il est en mauvaise posture, il faut intervenir et vite.
M- Comment tu le sais, tu n'as pas quitté ta chambre?
J- Mon corps ne l'a pas quitté, nuance!
S- Explique-toi
J- Voyage astral, je n'ai pas le temps d'entrer dans les détails maintenant. Il faut faire quelque chose pour Audric, il est mal en point. Il est enfermé et semble drogué.
S- Tu as pu lui parler?
J- Même s'il avait été conscient, il n'aurait pas pu m'entendre.
P- Il faut le faire sortir et pour ça, il faudrait pouvoir entrer.
S- Jo tu pourrais déconnecter l'alarme et ouvrir la grille?
J- Non, je ne peux pas agir sur la matière quand je suis en état de voyage astral.
P- Question idiote: tu pourrais pas “posséder” quelqu'un?
J- Bonne idée! Mais j'en suis incapable, j'ai pas le niveau. En revanche, je connais quelqu'un qui peut.
S- Qui, où est-il?
J- C'est Némo
S- Mais Mnémos est en voyage. Il est dans un monastère au Népal pour encore un mois et il n'y a pas de téléphone dans ce monastère.
J- ça j'en fait mon affaire, mais avant, j'ai besoin de reprendre des forces. C'est très fatigant, surtout quand on manque de pratique. Je vais manger quelque chose et ensuite j'irais dormir. Réveillez-moi dans quatre heures, s'il-vous-plait.
P- D'accord. A tout à l'heure.
(à suivre...)